Une histoire de sapin

 Sacha est assis et regarde le sapin, d'un air morne. il lève la tête à mon arrivée : 

- Tu te rends compte, sans gravité, il n'y aurait pas de sapin de Noël ! On ne s'en rend pas compte, mais pas de gravité, pas de sapin...

Quelques heures plus tôt, il m'avait demandé : 

- Pourquoi l'Incrédule veut absolument un sapin bleu ?

Je n'ai pas compris. Notre sapin n'est pas bleu. Pas du tout.

La guerre selon papa

 - Moi, dit papa, à mon époque, il y avait le service militaire. Et quand j'ai fait mon service militaire, c'était la guerre avec l'Irak. Alors je gardais ma caserne. Avec mon arme. Au cas où des Irakiens auraient réussi à envahir la France. Surtout à l'ouest.

- Ils auraient pu venir par la Manche pour surprendre leur monde, répond maman.

- Ils auraient vraiment surpris tout le monde alors ! Surtout si on ne les avait pas vu arriver ! Enfin, bon... Quand je n'étais pas de garde à l'entrée de la caserne, je nettoyais les chiottes. Pas d'arme ici, juste une brosse; si les Irakiens étaient arrivés par surprise, j'aurais pu les attaquer avec la brosse à chiottes...

Tout le monde rit. Puis quand on est calmé :

- Non, sans blague, il fallait toujours avoir l'oeil, au cas où l'ennemi arriverait. C'était ce que nous répétait en boucle mon supérieur hiérarchique. Ouvrir l'oeil. Restez vigilant. Les Irakiens peuvent être partout. Il nous le disait même quand on nettoyait les toilettes...

Nous vous souhaitons un joyeux Noël !

Différence de point de vue

 Notre chat, enfin notre chatte, qui dormait du sommeil du juste se réveille en sursautant. Elle se lève alors, saute du fauteuil, et commence à courir en rond après sa queue. Elle a couru plus de 10 minutes.

- On dirait qu'elle vient de découvrir qu'elle a une queue, a commenté papa.

- Oui, ou elle croit qu'elle est un chien.

Papa a du mal à suivre

 Sacha est aujourd'hui en CPGE (Cours Préparatoires aux Grandes Ecoles).

- Le prof principal nous a dit que 5 d'entre nous, 5 de la classe (on ne sait jamais, on n'a peut-être pas compris) partiront d'ici les vacances de Noël.

- Partiront où ? demande papa qui pense à autre chose et n'a pas tilté que son fils exprimait une inquiétude.

- Ils devront quitter l'école.

- Mais pourquoi ? continue papa qui a du mal à suivre.

- Pour résultats insuffisants ou parce qu'ils n'y arrivent pas.

- Et tu es concerné? dit papa qui a enfin vu la lumière.

Sacha écarte les bras en signe d'impuissance :

- Comment veux-tu que je sache ! Je n'ai pas été appelé ! Ou pas encore appelé !